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Vous souvenez vous du lundi 15 octobre 2007 où nous sommes
allés randonner à Pourrières ? Voici ce que nous a écrit
Arlette Poulain sur ce sujet :
Pourrières est la patrie du poète Germain Nouveau (1851-1920) Fragilisé par
la mort de ses proches quand il était encore enfant, il « monte » ensuite à Paris
et fréquente Rimbaud, Verlaine, Villiers de l’Ille Adam, etc…Toute sa vie,
il se sentira du côté des malchanceux. Après une crise de folie mystique,
il entre dans 30 ans de pauvreté et de vagabondage. Il mendiait à la porte
des églises, à Aix notamment (Cézanne en fait mention dans ses écrits)
Germain Nouveau était également dessinateur et peintre, il a participé à la
fondation du « Cercle zutique » qui faisait paraître un album très anti-conformiste.
Il est mort dans l’oubli. Ses poèmes lui ont survécu grâce à ses amis, car lui-même
n’avait pas le souci de les publier et il en détruisait beaucoup.
Voici un extrait de « Les mains » :
C’est Dieu qui fit les mains fécondes en merveilles,
Elles ont pris leur neige au lys des Séraphins,
Au jardin de la chair ce sont deux fleurs pareilles,
Et le sang de la rose est sous leurs ongles fins,
Il circule un printemps mystique dans les veines,
Où court la violette, où le bluet souri ;
Aux lignes de la paume ont dormi les verveines ;
Les mains disent aux yeux les secrets de l’esprit
Les peintres les plus grands furent amoureux d’elles,
Et les peintres des mains sont les peintres modèles.
Comme deux cygnes blancs, l’un vers l’autre nageant,
Deux voiles sur la mer fondant leurs pâleurs mates,
Livrez vos mains à l’eau dans les bassins d’argent,
Préparez leur le linge avec les aromates.
Les mains sont l’homme, ainsi que les ailes l’oiseau ;
Les mains chez les méchants sont des terres arides ;
Celles de l’humble vieille, où tourne un blond fuseau,
Font lire une sagesse écrite dans leurs rides.
Les mains des laboureurs, les mains des matelots
Montrent le hâle d’or des Cieux sous leur peau brune,
L’aile des goélands garde l’odeur des flots ;
Et les mains de la Vierge, un baiser de la lune
Servez vos mains, ce sont vos servantes fidèles ;
Donnez à leur repos un lit tout en dentelles.
Ce sont vos mains qui font la caresse ici-bas ;
Croyez qu’elles sont sœurs des lys et sœurs des ailes
Ne les méprisez pas, ne les négligez pas,
Et laissez-les fleurir comme des asphodèles….
(Œuvres poétiques)
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