Gorges du Tarn (2),sur le Causse Méjean..
Samedi 29 Mai 2010, après une bonne nuit réparatrice,
puis un copieux petit déjeuner, nous pouvons attaquer
cette 2ème journée sereinement.
La veille j'avais annoncé, qu'aujourd'hui, c'était plus de
la balade que de la vraie randonnée car sur notre parcours,
beaucoup de choses à voir et visite de l'"Aven Armand".
C'est sur le "Causse Méjean" que nous allons randonner
et découvrir son histoire, ses hameaux, la flore, ses paysages
immenses et désertiques.
Le CAUSSE MEJEAN est un plateau calcaire de 33.000 hectares, entouré de
gorges profondes (Jonte, Tarn et Tarnon).
Son altitude moyenne est de 950 m. Le climat est sain: étés secs et chauds,
hivers longs et rudes. Il est peu peuplé: 1,4 habitants au km².
Son économie est exclusivement basée sur l'élevage ovin: il y a environ 18.000
brebis sur le Causse. Vous apprécierez son immensité, son calme et son silence.
C'est la vue que nous avons de notre chambre d'où chaque matin j'interroge
le ciel...Il fait encore brumeux, il semble cependant que le soleil ne soit pas loin.
Lever 7h, petit déjeuner et à 9h départ pour Drigas sur le Causse Méjean.
C'est par la route aujourd'hui déclassée, qui relie Ste Enimie à Meyrueis,
jadis principale traverse du "Causse Méjean", que nous rejoignons le
village de Drigas d'où démarre notre rando des "3 hameaux du Méjean"
Ouf, le soleil est là, je suis contente!
A pieds, nous traversons le village afin de récupérer notre sentier.
Chaque fois nous tombons en admiration devant ces habitations
dont l'arc et la voûte sont les éléments les plus caractéristiques
et les plus spectaculaires de l'architecture caussenarde, liés à
une faible occupation de l'espace au sol et une disposition en hauteur.
La maison caussenarde superpose citerne, bergerie, habitation et grenier
sous le même toit.
Nous trouvons notre sentier par lequel nous allons traverser le
"Causse Méjean" qui avec le Larzac, est le causse le plus connu.
Sur le Causse nu les vastes espaces vallonnés couverts de pelouses
sèches ne sont pas sans évoquer un paysage steppique, presque désertique.
Par-ci, par-là, de gros bouquets de fleurs surgissent de cette aridité!
Ici ce sont des "renoncules rampantes"..
C'est certainement une des zones les moins peuplées de la région,
les villages sont rares et les steppes immenses, pourtant ces espaces
ne laissent pas indifférent, et c'est bien ce que nous ressentons!
Nous savons que sur ce chemin nous devons trouver un petit sentier
menant à "L'enceinte protohistorique de la Rode" indiquée sur la carte.
Aussi nous avons l'oeil afin de ne pas manquer le détour qui nous
pensons en vaut la peine!
Nous sommes sur la commune de Hures la Parade, très vaste par sa
superficie qui s'étend sur le causse Méjean et une partie des gorges de la Jonte.
Ce Causse montre un paysage fortement modifié, profondément
marqué par l'empreinte humaine, l'élevage ovin essentiellement.
Les enclos sont construits en pierres et là, on aperçoit au fond,
un abri de bergers..
Nous venons de trouver le sentier qui va nous mener à travers
les steppes, au " Site protohistoriquie de la Rode".
Pause boisson puis pause photos, le sol est jonché de fleurs..
"Lotier faux cytise" plante vivant dans les terrains caillouteux
et dans les terres incultes.
Après la pause nous nous dirigeons vers "le site de La rode" à travers
ce parterre fleuri où le sentier est jalonné de cairns afin de ne pas
s'égarer car il n'est pas toujours très évident!
Ici pas de difficultés aussi ces "Dames"(Geneviève et Michèle..)
sont dans le groupe et non derrière...Elles peuvent même papoter!
Les "orchis violettes et jaunes" poussent partout, c'est très joli.
Nos yeux ne savent où regarder!
Après 1/4 d'heure de marche, le site est en vue..
"L'enceinte protohistorique de la Rode" est la plus belle des enceintes
protohistoriques du Causse Méjean.
Située entre les hameaux du Buffre et de Drigas, elle occupe tout le sommet
d'une vaste colline de 1107 m d'altitude du haut de laquelle la vue porte
à perte de vue dans toutes les directions, vers l'Aubrac, le mont Lozère,
l'Aigoual... Le choix du site est facilement compréhensible.
L'enceinte date de l'âge du fer, plus exactement de la période de la Tène,
probablement du VIe siècle avant JC.
Le rempart, de plan elliptique, mesure 150 mètres sur 100.
Il entoure totalement une surface de plus d'un hectare, presque
parfaitement plane, légèrement bombée en son centre.
Le mur d'origine était vertical et devait mesurer environ 4 m de haut.
Il était construit en pierres sèches selon une technique et avec des
matériaux assez rudimentaires :
Deux parements sont montés par empilement de pierres ne présentant
pas de cohérence de taille ni de forme.
L'espace entre les deux parement est ensuite rempli de pierres.
Ce style d'appareillage, fragile, n'a pas résisté au temps.
Les pierres issues des effondrements successifs du sommet du mur
ont progressivement noyé la base dans un cône d'éboulis qui a ensuite
protégé ce qui restait des parements.
L'actuel talus d'éboulis fait plus de 2 m de haut, et jusqu'à 8 mètres de large !
Les sites d'implantation étaient choisis en fonction de leurs
différentes qualités stratégiques ou logistiques.
Vue que nous avons depuis le site de La Rode...
Le sol est beu... par ces "myosotis gazonnant" ...
Nous faisons le tour du site soit sur le mur d'enceinte, pour la vue,
soit en le longeant ce qui est plus confortable pour les pieds.
Nous sommes intrigués par cette fleur très discrète que nous avons
du mal à identifier... après recherches...c'est une "anémone pulsatille".
Le groupe sur le mur d'enceinte du site explore ces lieux historiques.
Comme bien souvent on immortalise notre visite en ces lieux...
Puis nous continuons notre périple.. régulièrement nous passons
par ces passages infranchissables par les animaux...
Après les pelouses et les landes à buis et à génévrier, nous traversons
une petite plantation de pins noir. Il est 11h50, aussi nous hâtons
le pas car l'endroit envisagé pour le repas est encore un peu loin...
Le sentier est plat, donc tout le monde avance à la même cadence,
voilà qui est bien!! Notre petit monde aurait-il faim?
Le soleil est là et rend notre balade bien agréable.. rien de difficile,
de belles choses à voir, que du bonheur pour nous tous!
Et là, surprise, nous sommes en vue du village du Buffre,
et notre sentier doit traverser cette prairie tout en fleurs;
Nous mettons un certain temps à traverser tellement c'est beau,
Chacun essaye de reconnaître toutes ces fleurs pour la plupart méconnues!
les photographes s'en donnent à coeur joie...
Ce parcours, je l'avais fait il y a 5 ans, je l'avais trouvé tellement beau
que pour ce WE, j'avais tenu à le refaire, c'est d'ailleurs le seul que j'ai
refait, les autres randos étant nouvelles!
"Trèfle rouge"
" Un bleuet"
De l'autre côté du champ nous apercevons le village du Buffre,
lequel nous devons rejoindre après avoir traversé ce champ de fleurs.
Nous entrons dans ce village où l'agriculture confortée par
le "tourisme vert" est l'activité principale de la commune,
Nous traversons le village allant à la découverte de ses constructions typiques.
Ces villages sont magnifiques et c'est toujours l'émerveillement de la découverte.
Les Bâtisseurs du Causse ont su faire preuve d'une grande originalité
pour adapter leurs constructions au milieu, si bien que l'on peut parler
d'un style caussenard. L'architecture du causse est fondée sur
l'utilisation du seul matériau disponible, la pierre calcaire.
Ici le traditionnel four à pain, on peut entrer dedans ce que
font certains d'entre nous, les plus curieux....
Toujours près de ce four à pain, certaines préfèrent faire
une pause sur ce banc au milieu des fleurs...
Nous déambulons dans le village où ne ne rencontrons personne...
Il faut dire qu'il est 12h15... les habitants doivent être à table!
A la campagne, on mange à l'heure...ce n'est pas comme nous qui
ne savons même pas où nous allons nous poser....
D'énormes lilas font l'admiration de tous.
Une cheminée traditionnelle:
Pour éviter l'accumulation d'eau et les risques d'infiltration au pied des
cheminées, le couvreur traite l'arrière de la cheminée par des nues en chevalet
Le couronnement de la cheminée est traité simplement par une dalle de
couverture reposant sur quatre potelets : la dalle est ensuite chargée de
quatre pierres pour éviter que le vent ne l'emporte.
L'architecture du causse est fondée sur l'utilisation du seul matériau
disponible, la pierre calcaire.
Elle utilise un mode de construction sur voûtes. Massive, de la couleur
de la roche qui l'entoure et adossée au relief afin de se préserver des
vents froids, la ferme du causse est en symbiose parfaite avec le paysage.
La croix du Buffre (fin du XIIème - début du XIIIème siècle).
Cette croix est sculptée en relief dans du calcaire.
Le socle cylindrique est posé sur trois marches.
Un homme debout y est représenté, probablement un pèlerin.
Il semble qu'il serre un bâton de son bras gauche, et dans sa main
gauche, un objet qui pourrait être une outre d'eau.
De la main droite il indiquer le chemin vers le Sud, vers la mer d'où
l'on s'embarquait vers la Terre Sainte.
Un bénitier est creusé dans la masse et en relief sur le socle.
Il représente un visage humain. Ce bénitier est situé entre le pèlerin
et un personnage tenant une croix.
Sur la croix est sculpté, en relief, un Christ aux pieds séparés.
L'oeuvre rustique est d'esprit Roman.
Les Croix :
Terre de religion, la Lozère a vu l'un des siens rejoindre la papauté (Urbain).
Région d'affrontement avec les protestants cévenols, le Gévaudan était Catholique.
Aujourd'hui nombre de croix jalonnent les chemins et villages des Causses
et des Gorges.
De pierre ou de fer elles aidaient le voyageur en déshérence et marquaient
les territoires de la ferveur locale.
Après la visite du village, nous reprenons notre sentier vers Hures;
Il est 12h30 et cet espace vert nous tente bien pour notre pique nique.
Nous allons pouvoir y trouver ombre et soleil de quoi satisfaire tout
le monde... Il faut penser à tout.....
Nous nous installons autour de cette lavogne (abreuvoir à moutons)..
Il y a la place pour tous, on peut même choisir son endroit
soit groupés, soit au calme un peu en retrait...c'est comme on veut!
Tout près de nous une petite borie servant d'abri pour les bergers.
"Adonis"
La pause repas étant terminée, nous reprenons notre chemin...
Mais nous sommes vite stoppés par un champ de "carlines"
étonnant...quand je vous dis qu'aujourd'hui, c'est de la balade,
c'est de la balade et de la découverte! Nous n'avons pas fait tant
de chemin pour passer à côté de tout cela....
La Carline appartient à la famille des artichauts.
Sur le causse elle trouve des conditions favorables à son développement.
Les bergers caussenards, éleveurs de moutons la cueillaient pour son
coeur comestible et se servaient des feuilles épineuses pour déméler ou
carder la laine des troupeaux.
Les paysans du Larzac se plaisent à dire de ce chardon qu'il est le baromètre
du berger. La carline une fois séchée est dit-on, un "porte bonheur" que l'on
accroche volontiers au-dessus des portes des maisons ou étables.
On l'appelle aussi "Soleil des herbes".
Nous poursuivons ensuite notre chemin dans ce décor assez irréel...
Fleur inconnue??
Nous traversons ce causse où à perte de vue il n'y a rien d'autre
que nous et quelques rapaces qui tournent au-dessus de nos têtes..
Il est 14h15, nous approchons de Hures la Parade, le 3ème
village faisant partie de ce circuit qui est une pure merveille.
Aujourd'hui le sourire est de mise, le parcours est cool et intéressant.
Le temps est avec nous, la vie est belle, n'est-ce pas André?
En vue , le petit village de Hures vers lequel nous nous dirigeons.
Il est très surprenant de trouver par-ci par-là, ces villages au milieu
de ce causse aride et loin de tout!
Visite à l'église romane de Hures la Parade
J'avais vu qu'à proximité de Hures, il y avait un élevage de "chevaux
Przewalski", lequel avec Mehdi nous n'étions pas sûrs d'avoir le temps
d'allerle voir ce qui est le cas aujourd'hui...mais par chance nous pouvons
voir ces chevaux en liberté et faisons donc un petit détour pour nous
en approcher....
"Le cheval de Przewalski" est le dernier cheval sauvage au monde, il n'a jamais
été domestiqué. Autrefois, ce cheval ou ses cousins parcouraient librement l'Asie
Centrale et l'Europe, comme en témoignent les fameuses peintures rupestres
du sud de la France (les grottes de Lascaux ou Niaux) et du nord de l'Espagne.
Depuis longtemps, ce cheval n'existe plus en liberté en Europe:
les derniers individus furent observés dans les années 70, en Dzoungarie (Mongolie).
En attendant leur réintroduction dans leurs pays d'origine, il est important
que plusieurs groupes de chevaux vivent très rapidement dans les conditions
les plus naturelles possibles.
Après cette belle rencontre avec les chevaux, nous quittons Hures
pour assez rapidement rejoindre Drigas notre point de départ.
Encore une croix rencontrée sur le bord du chemin...
Le Causse, solidement enraciné au cœur de la Lozère, est un terroir exceptionnel.
La brebis est la reine de ce vaste plateau calcaire qui s'étend jusqu'en Aveyron,
vers la prestigieuse cité de Sévérac le Château.
Le Causse de prend son indéniable cachet de par son habitat le plus souvent
regroupé en hameaux et villages aux maisons typiques.
Le causse en chiffres :
environ 55000 hectares - altitude 770 à 1100 m - 1,4 habitant au km²
Notre circuit est terminé, et près de nos voitures nous avons
la chance de trouver un troupeau de moutons...
Nous voici revenus aux voitures...il est 15h15, nous avons juste
le temps de rejoindre" l'Aven Armand" qui est à 5/6km de là.
La visite de la grotte est prévue à 16h.
Visite de la grotte de "l'Aven Armand"
Un funiculaire permet un accès facile à la grotte jusqu'a la première plate-forme
d'où l'on peut admirer la totalité de la salle, puis la visite continue à pieds sur un
parcours de 450 Mètres environ en présence d'un guide expérimenté qui
commente la visite.
Nous voici tous entassés pour une descente de 100 m sous terre....
Découvert sur le Causse Méjean le 17 Septembre 1897 par Louis ARMAND,
ce site merveilleux à ouvert ses portes au public depuis le 11 Juin 1927.
La visite de l’AVEN ARMAND, vous amène à plus de 100 mètres sous terre
à la découverte de l’un des plus purs joyaux de l’histoire de l’humanité.
Notre guide, nous fait admirer, grâce à une mise en lumière, aux effets changeants
de la Forêt Vierge et ses 400 stalagmites uniques au monde, le Palmier, le Dindon,
les Draperies, les Méduses, le Chou-Fleur, la Mâchoire du Tigre…Impressionnant!
Et bien entendu voir la Plus Grande Stalagmite connue à ce jour dans le monde qui
du haut de se 30 mètres brille et scintille comme un diamant.
Une salle unique, féerique, qui par ses dimensions pourrait loger Notre Dame de Paris.
Notre guide raconte...La chute des gouttes d'eau depuis une certaine hauteur
explique la forme en « empilement d'assiettes » de certains stalagmites.
Plus généralement, les différentes vitesses d'écoulement de l'eau expliquent
les diverses formes de stalagmites (en draperies, en orgues, verticaux...)etc..
Les orgues...
Les draperies
Hyelzas, petit village caussenard situé entre Gorges du Tarn et
de la Jonte, lequel nous allons voir avant de rentrer à St Chély.
La Ferme Caussenarde d'Autrefois de Hyelzas.
Quelqu’un habite t’il ici ?
Oh, ils ne doivent pas être bien loin, car tout est là !
Leur vaisselle, leur linge dans les meubles, leurs outils,... dans la maison,
l'étable ou la bergerie,... et même des photos.
Leur présence, leur vie sont perceptibles dans chaque recoin.
Mais qui sont-ils ?
Ils étaient paysans, voilà un siècle à peine…
Ils ont laissé un patrimoine fort :
une architecture magnifique de voûtes et toits en lauzes, et une
histoire riche de leur quotidien, que nous sommes invités à découvrir.
Puis retour à St Chély illuminé par le soleil...
Nous rejoignons nos chambres pour nous refaire une beauté
avant de rejoindre le petit salon pour notre "planteur traditionnel"!
Tout le monde est rassemblé, tout est prêt, on peut commencer
notre apéro...Il est 18h55, il nous reste 30 minutes seulement!
Quel emploi du temps!! pas de temps morts...
Michèle transformée en "soubrette"....distribue de quoi grignoter
afin que le planteur ne tourne les têtes....
Les bouteilles défilent...heureusement avec Michèle nous avons prévu
le coup...je ne dirai pas combien!! En tout cas vous appréciez et c'est
là le principal!
Merci pour votre gentille attention....j'en suis toute émue!
Vous le savez, mon plaisir c'est passer ces journées privilégiées
avec vous tous...
Je suis contente, Jean Claude et Hélène ont l'air d'apprécier..
C'est leur premier WE avec nous!
Mehdi ne crache pas sur le planteur...Dire que je l'ai connu
presque sobre.... Que s'est-il passé?
André et la patronne de l'hôtel.... mais que fait-il?
Et pour terminer la soirée, petit concert donné par Mehdi
pour calmer et que votre nuit soit plus douce....
Nous avons encore un verre à la main...mais qu'y avait-il dedans??
Je ne me souviens plus, mais je sais que c'était bon et fort!!
Mehdi nous chante une chanson sur son pays, "le Liban"
chanson très émouvante qui a capté l'attention de tous.
Gilbert a l'air d'un bouddah..on dirait même qu'il s'endort!
Et voici le groupe rassemblé dans ce magnifique décor des Causses.
Aujourd'hui fut une journée bien remplie:
MARCHE : 4h00 - DISTANCE : 11,500km - DENIVELE : 340m
1h de visite guidée à la grotte de "L'Aven Armand".
Visite des villages de Drigas, le Buffre, Hures la Parade,
Découverte des chevaux "Przewalski" et découverte du
"Site protohistorique de la Rode"...
Demain sera un autre jour... Une grande rando nous attend!
A bientôt pour le volet 3...
Un champ de bleuets et coquelicots..
Commenter cet article