Nouvelles de la jungle...
2ème volet des aventures de Jacques , au Guatemala...
Bonjour y buenos dias à todos,
Je viens de sortir de la forêt lacandone et pendant que j'attends
un transport éventuel vers le golfe du Mexique je profite pour
vous écrire la suite de mon voyage.
Je reprends donc mon récit et me voici arrivé au bout du bout
du monde a Livingston, nom qui n'a rien a voir avec le copain
de Stanley en Afrique, mais c'est en hommage à un illustre inconnu
qui a codifié les lois sur l'esclavage en Louisiane au 19eme siècle...
Ce singulier port du bout du monde au Guatemala est particulier
à plusieurs titres: Il est isolé du reste du pays puisqu'il n'y a pas
de route, (on ne l'atteint que par mer ou par le fleuve Rio Dulce),
il est peuplé principalement de noirs descendants d'esclaves
débarqués par les espagnols et surtout les anglais; En effet ces
noirs qui étaient cantonnés en réserve dans une île du Honduras:
Roatan (spot de plongee) et dans l'île de St Vincent dans les
Caraïbes, se seraient échappés pour s'installer dans un endroit
tranquille qui fut Livingston ! Le jour de leur migration massive
fut un certain 19 novembre du 19e siècle qui est devenu leur jour
de fête locale (date que certains doivent connaitre pour l'avoir fêté
au Mexique...puisque c'est aussi mon anniversaire !!!).
Ces noirs se sont développés tant au son des tam-tams que du reggae
des cumbias, le tout arrosé d'un rhum frelaté qui coule a flots dans
les panaches de fumée de cigares non moins autorisés,...
Ainsi est née la culture "garifuna".
Cette atmosphère nonchalante et musicale est assez envoûtante
et enivrante dans tous les sens du terme...tout cela sans réveiller
en moi certains souvenirs d'Afrique...
Pour quelques euros on a un hôtel (4 à 5 euros!), cabane en bois
au bord de l'eau , sans eau chaude mais ce n'est pas très nécessaire...
Je me suis perdu dans le quartier africain pour me retrouver dans
le cimetière qui est certainement aussi folklorique que celui des mayas.
Malgré qu'il n'y ait pas grand chose a faire on s'y sent bien par
l'ambiance et la convivialité; Tout le monde se salue et à la manière
"garinfuna": on se tape dans le main puis on ferme les poings et on se
tape poing contre poing ! et voila on est copain on s'invite a boire bière,
rhum et a fumer tranquillement ce que l'on ne peut fumer ailleurs !!
En effet il n'est pas nécessaire d'errer longtemps pour trouver tous ces
produits stupéfiants illicites.
Ici on est loin de tout mais on trouve tout ce qu'il n'y a pas ailleurs...
C'est la fête ça et là, on est vite invité a rentrer dans la danse si je peux
dire, en effet, la danse fait partie de la culture garinfuna avec raggae,
salsa, cumbia, mérengué, et je ne sais quoi...
Les amateurs d'insolite et d'exotisme seront comblés par cet endroit
comme je l'ai été moi-même....
On ne sait par quel miracle dans cet endroit entouré d'eau , de mer,
de fleuve, de marécages...il n'y a pas les moindres moustiques
et insectes volants et rampants (peut être le rhum les a tous anesthésiés)
du moins ceux qui nous rendent la vie impossible parfois.
La légende dit qu'un certain capitaine Sanchez Marcos Diaz qui
débarqua les premiers esclaves aurait eu des pouvoirs surnaturels
et aurait fait disparaitre tous ces maudits insectes !!
Info ou intox ou flytox !!!
Après 2 jours de repos envoûtants et ensorcellants dans cette
atmosphère si particulière j'ai repris mon voyage et ai pris une
pirogue a moteur pour remonter le " fleuve doux" , Rio Dulce,
(quel beau nom) ! La première partie de la remontée est passionnante
car le Rio pas violent, traverse la jungle par une suite de méandres
et de gorges dans le forêt tropicale , véritable explosion de végétation
luxuriante; Nous avons contourné une autre île aux oiseaux
(ça fait au moins la 10ème que je rencontre dans mes voyages:
Birds island, Isla de las aves...) ces derniers trouvent le moyen de
nicher sur les mêmes arbres dont les branches ploient sous le poids
de centaines de nids ! Nous avons traversé une grotte ou stalagmites
et lianes se font concurrence; Nous avons remonté un petit bras de
fleuve pour accéder peut-être aux portes d'un paradis tropical:
Un petit hôtel, style écotourisme, tout en bois, niché dans la
végétation, accessible qu'en pirogue... Le rêve pour les ermites ,
les amoureux de la nature ou les amoureux tout court...je garde
l'adresse pour le groupe que je pense amener crapahuter dans
le secteur..
Avec comme activités: visite du biotope, de la canopée, randonnée
dans la jungle à pieds ou en kayaks ... beau programme...
La pirogue remonte toujours traversant des tapis de nénuphars
fleuris, sans compter les Victorias régis d'un mêtre de diamétre
et qui supportent oiseaux, reptiles, batraciens...et voila que nous
arrivons a la ville Rio Dulce au bord du fleuve Rio Dulce dans le
parc national, vous l'avez deviné, de Rio Dulce.... !
allez vous y retrouver ?
Bon je crois que mon transport vers le Golfe va bientôt arriver
je reprendrai plus tard car maintenant arrive le plus inattendu !
A bientôt..... Bises a toutes et a tous
Jacques
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