Sortie Découverte Camp des Milles et Vasarely 10/11/2022
Pas et Repas a choisi pour ce trimestre une sortie sur Aix en Provence avec le matin: une visite guidée au Camp des Milles et l'après-midi , une autre visite à la Fondation Vasarely.
Pour un passé utile au présent.
Seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et accessible au public, le Camp des Milles est aujourd’hui ,depuis fin 2012,un musée d’Histoire, des Sciences de l’Homme et d’éducation citoyenne innovant et unique en France.
UN CAMP FRANÇAIS
Dans cette ancienne tuilerie furent internées entre 1939 et 1942, plus de 10 000 personnes originaires de 38 pays (dont de nombreux intellectuels et journalistes)dans des conditions de plus en plus dures.
Réfugiées en France, la plupart fuyait le totalitarisme, le fanatisme et les persécutions en Europe.
L'histoire du Camp des Milles témoigne de l'engrenage des intolérances successives, xénophobe, idéologique et antisémite qui conduisit à la déportation de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs depuis le Camp des Milles vers le Camp d'extermination d'Auschwitz, via Drancy et Rivesaltes.
De 1942 à 1983, on ne parle pas du Camp des Milles dans la région...mais en 1983, le projet de destruction de la salle des peintures murales fait réagir les associations d'anciens déportés et résistants.
Elle sera classée monument historique en 1993.
la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Education est crée en 2009 et le site ouvert en 2012.
"Construire un lieu de mémoire pour prendre le relais des témoins. Pour aujourd'hui et demain".
« Si l'écho de leurs voix faiblit, nous périrons. » Paul Eluard
A chacun d'entre nous,d'en faire son devoir de mémoire et de citoyen, c'est pourquoi ce compte-rendu ne traitera pas dans le détail de son contenu extraordinaire.
Nos adhérents ont pu sur trois volets, accompagnés par une guide très prolixe, saisir d'abord une approche historique (le Vel d'Hiv du Sud avant même l'occupation allemande), puis s'approprier en direct les conditions d'internement
pour finalement se retrouver dans le volet réflexif qui présente les analyses scientifiques et les expériences qui permettent de mieux comprendre comment des fonctionnements humains peuvent aboutir à des génocides...et comment mieux les prévenir.
Évidemment, on ne ressort pas indemnes de la visite, c'est comme une claque que l'Histoire nous envoie au visage, mais c'est sûrement l'occasion d'avancer.
Nous nous permettons de vous encourager à y aller seul, en famille, avec les plus jeunes pour essayer de comprendre et de prévenir "l'incompréhensible".
De nombreux adhérents vont même y retourner, pour continuer et approfondir le chemin de la mémoire.
Après tant d'émotions,il est temps de se pauser et de partager notre pique nique dans un square tout proche.
La deuxième visite de l'après midi nous mène à la Fondation Vasarely
Nous arrivons à 14 heures pour entamer notre visite. Le musée est situé au milieu du quartier très urbanisé du Jas-de-Bouffan, sur une butte d’où la vue est très dégagée sur la Chaîne de l’Etoile et le Massif de la Ste Victoire.
Ce n’est pas un hasard car Vasarély était un grand admirateur de Cézanne et avait choisi soigneusement l’emplacement de sa fondation .
"De Cézanne à Vasarely, nous serons dignes".
La Fondation Vasarely fut créée (entre 1973 et 1976) pour vulgariser l’art sans discrimination culturelle ou sociale comme Le Corbusier.
En entrant, nous sommes impressionnés par les fameux hexagones (alvéoles) porteurs d’œuvres monumentales et éclairés par des verrières zénithales qui assurent un éclairage zénithal optimum, mais qui ont causé beaucoup de soucis aux constructeurs.
Depuis sa création en 1976, la construction est laissée plus ou moins à l’abandon pendant une période, et les œuvres murales souffrent des infiltrations multiples de la couverture.
Depuis une dizaine d’année, un vaste programme de restauration du bâtiment, très coûteux, lui a redonné son lustre.
Nous avons un guide passionnant et très érudit et nous commençons la visite au premier étage avec la vie de l’artiste (1906-1997), ses débuts dans la publicité, son installation en Provence (château de Gordes, puis Aix-en-Provence).
Nous voyons d’abord les fameux zèbres, emblématiques (pas de lignes de contour, ce sont les rayures qui créent le contour),
la chandelle avec ses stries
la période noir et blanc
et la belle collection très colorée réunie par Lucien Arkas (diaporama) qui comporte une tapisserie d’Aubusson
.
Nous poursuivons ensuite avec les différentes alvéoles et leurs « intégrations monumentales du centre architectonique», art cinétique
structures impossibles, hommage à l’hexagone à l’origine du logo de Renault,
l’alphabet plastique
l’Op’art
et ses illusions sur les couleurs, les jeux d’optique
L’auditoire est très concentré et nous entrons dans la démarche de Vasarely : le public est lui-même acteur des effets visuels.
Il y a aussi la belle colonne miroir qui n’est pas sans rappeler l’escalier du LUMA à Arles ou l’Ombrière du Vieux-Port.
Nous terminons éblouis cette visite vers 15h30 et nous nous retrouvons dehors sur la pelouse.
Le ciel est couvert, mais au loin la Ste Victoire resplendit sous le soleil.
Nous en profitons pour faire 2 photos-souvenir du groupe et nous terminons ainsi en beauté cette magnifique journée pleine d’émotions en tous genres.
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