Visite de la "Cité radieuse"....
Jeudi 4 Février 2016, alors que le matin nous avions visité le "Stade
Vélodrome" dans le cadre de la nouvelle activité : "Sorties découvertes"
mise en place et gérée par Monique Magaud et Nicole Faudon, il était prévu
pour l'après midi, visite de la "Cité Radieuse" Le Corbusier;
Sur un précédent article, je parlais de la visite du "Stade Vélodrome" qui avait
beaucoup plu, aux 27 participants, visite qui s'était terminée à midi;
Ensuite à pieds nous devions rejoindre Le "Parc de la Magalone" où nous
avions prévu de déjeuner car en ville peu d'espaces aussi agréables pour notre
pique nique.
La bastide de la Magalone date de la fin du XVIIe siècle, époque d’innovation
et de recherches architecturales.
Lorsqu'on pénètre dans le jardin, un bosquet en cache la vue, ménageant la
surprise de la découverte de l'ensemble bastide – jardin à la Française.
Dans ce jardin: Statues, Sculpture, bassin, Fontaine, Nymphée et la Bastide;
Arbres remarquables: Palmiers washingtonia, platanes monumentaux, chênes
chevelus, Tulipiers du Gabon;
La Bastide est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Commencée à la fin du XVII ème siècle, sa construction est reprise en 1713, sur
des plans souvent attribués à Pierre Puget, par les frères Magalon, négociants
armateurs qui lui donnent leur nom, mais s'en séparent avant même que la bastide
ne soit terminée. Les propriétaires se succèdent, transformant le domaine qui, en
1890, s'étend sur une douzaine d'hectares, et englobe les terrains sur lesquels ont
été réalisés le boulevard Michelet, la “ Cité radieuse ”, les ensembles immobiliers
du Parc Sévigné et des “ Petites Magalones ”. C'est Madame de Ferry, héritière de
la propriété en 1901, qui restaure la bastide et confie la réhabilitation du jardin au
paysagiste Edouard André. Sa composition, dans l'esprit des jardins de l'époque
classique, met en valeur la bastide et les éléments décoratifs de pierre : bassins,
statues et vases dont cinq proviennent du "Château de Grignan".
Racheté par la Ville de Marseille à la fin des années 1980, le Jardin de la Magalone
est aujourd'hui ouvert au public. La bastide, quant à elle, abrite la “ Cité de la
musique ”, qui organise concerts et conférences dans les salons et le jardin.
Nous déjeunons assis sur les murets du parc ou escaliers de la Bastide,
essayant de nous protèger au maximum des fortes rafales du Mistral....
A 13h30, nous quittons les lieux pour rejoindre la "Cité Radieuse" où
nous nous rendons d'abord au bar au 3è étage pour les cafés...ensuite
nous retrouverons nos 2 guides qui nous attendront dans le hall à 14h;
Nous avons juste à traverser le Boulevard Michelet pour arriver à la "Cité
radieuse"; Il faut chercher où se trouve l'unique entrée du bâtiment qui en
fait se trouve derrière celui-ci et pour arriver au bar, on ne doit pas monter
tous ensemble dans les ascenceurs afin de laisser des places pour les habitants.
Nous respectons les règles et faisons plusieurs voyages pour arriver au 3è...
14h, nous revenons dans le Hall de la "Cité radieuse" où nous rencontrons
nos sympathiques guides; Etant trop nombreux pour un seul guide nous
avons dû faire deux groupes, un avec Alexandra et un avec Catherine;
Pour ma part je suis dans le groupe d'Alexandra; Elle nous explique d'abord
que ce n’est pas un immeuble que nous allons visiter, mais une ville sur 8
étages et que le hall d’accueil était vu par Le Corbusier comme une place, un
lieu de rencontre où l'on pouvait trouver un téléphone public, la poste, des
bancs, des journaux et de la végétation..
Avant de visiter les différents espaces : hall, rue commerçante, toit terrasse,
avec également accès à un appartement classé aux Monuments Historiques,
elle nous mène à l'extérieur, pour avant la visite, nous faire une présentation
générale de la "cité radieuse";
Le bâtiment est imposant avec sa structure en béton, ses 36 pilotis, et ses
nombreuses couleurs.
La "Cité radieuse Le Corbusier" est une Unité d'Habitation anciennement
dite "La Maison du Fada"!
Cette unité d’habitation, conçue selon le concept du modulor selon lequel l’unité
de mesure est la hauteur d’un homme, n’était pour Charles-Edouard Jeanneret,
dit Le Corbusier que la première d’une série devant créer des villes d’un type
nouveau, des « cités radieuses », harmonieuses et proches de la nature.
Les 18 étages sont qualifiés de « rues », traduisant la volonté de l’architecte
de créer une petite ville verticale réunissant les 4 principes fondamentaux
du Corbusier: habiter, travailler, se divertir, circuler!
La"cité radieuse"....
« Faite pour des hommes, faite à l’échelle humaine, dans la robustesse
des techniques modernes, manifestant la splendeur nouvelle du béton brut,
pour mettre les ressources sensationnelles de l’époque au service du foyer »
Le Corbusier (dans son discours inaugural de la Cité radieuse)
-
137 m de long x 56 m de haut, 18 étages, 36 piliers de 7 m, le tout pour 2.000
-
habitants
-
des couloirs assez larges pour que les voisins puissent bavarder
-
commerces, école maternelle, bibliothèque, ciné club, toit-terrasse avec
-
pataugeoire, et hôtel sont intégrés à l'immeuble.
-
337 appartements avec terrasse et baie vitrée, en duplex, emboîtés 2 par 2.
-
Chaque appartement est unique.
-
4 éléments essentiels de la construction: L'ossature, Le sol artificiel, Les pilotis et Les fondations
En 1947, on permettait à Le Corbusier de réaliser à Marseille cette première unité
d’habitation pour « une Cité radieuse ».
La cité radieuse de Marseille fut inaugurée le 14 Octobre 1952
Cette première construction a même fait école, puisque Le Corbusier a édifié d’autres "cités radieuses" dans les années cinquante sur le modèle de Marseille; (Rezé-Nantes, Firminy, Briey et Berlin).
Puis notre guide nous ramène dans le hall d'entrée afin de commencer la
visite de l'unité d'habitation "Le Corbusier"
Les matériaux utilisés dans ce hall d’entrée et les couloirs sont en marbre
sombre, avec de grandes baies vitrées type vitrail et du bois, ce qui donne
un caractère solennel, et de la grandeur au bâtiment.
Dans le hall de l’immeuble on trouve: toilettes, gardien , téléphone public
tableau de réservation des terrains de tennis, petites annonces entre
copropriètaires...kiosque à journaux, et occasionnellement elle sert de salle
d'exposition; Ce cadre de vie est surprenant à découvrir, et beaucoup
de marseillais rêvent maintenant d’habiter la "Cité Radieuse" ce qui n'a pas
toujours été le cas!
Le Corbusier avait destiné son immeuble à des prolétaires relogés du Vieux-Port, à des employés et agents de maîtrise. Or, en 1954, l’État propriétaire de l’immeuble mit en vente les appartements, les magasins et une partie du toit. L’immeuble de conception communautaire tombe dans l’émiettement de la propriété privée. Seule, l’école maternelle demeurait la propriété de la collectivité. Par la mise en vente, l’occupation des appartements fut détournée de son objectif. Cadres supérieurs et professions libérales habitent aujourd’hui cet immeuble.
Les 337 appartements de 23 types différents sont séparés par des
« rues intérieures »; Aux espaces individuels s’ajoutent les nombreux
“prolongements du logis”, conçus pour stimuler une nouvelle pratique de
l’habitat collectif dont : une rue intérieure avec des boutiques, une librairie
et maison d'édition, un bar, un restaurant et un hôtel; il y avait un magasin
d'alimentation qui n'existe plus;
Le Corbusier avait observé la population et s’était rendu compte que lorsque des
personnes étaient dans un lieu lumineux ils criaient ou parlaient fort et qu’au
contraire dans un lieu sombre, ils avaient tendance à chuchoter. Il s’est donc servi
de cette observation pour créer les rues de la cité radieuse.
Passé la porte d'entrée, sur notre droite la cuisine ouverte dissimulée au regard,
on rentre directement dans la salle de séjour qui s'ouvre sur une loggia;
La cuisine de 4,80m² est intégrée à la salle de séjour sous la forme d'une cuisine
-bar; Cette cuisine, de plan carré, est bien équipée pour l’époque. Elle comprend :
une plaque chauffante électrique, un évier en fonte d’aluminium riveté à un plan
de travail en tôle d’aluminium incrusté de carreaux de céramique, un broyeur
électromécanique de déchets organiques, une hotte aspirante, une glacière, des
rangements en partie basse, et des rangements hauts avec éclairage intégré, un
meuble passe-plat surmonté d’un plateau de bar en bois massif.
Les portes coulissantes, laquées en couleur sont équipées de poignées de bois
ergonomiques signées Jean Prouvé. La glacière, le casier à livraison, assurent
une communication entre la cuisine et la rue intérieure.
Nous avons découvert un appartement presque dans son état d’origine (1952).
Avec des baies vitrées complètement amovibles avec une vue époustouflante,
(qui devait être encore plus extraordinaire en 1952)
Cet appartement comporte encore tous les meubles encastrés signés par
Charlotte Perriand, exemple la cuisine. C’est le seul appartement classé, il a
été acheté par l’état en 2009, il est prévu qu'il soit remis à neuf. Les recherches
chromatiques sont en cours pour retrouver les teintes d’origines.
L’appartement comporte 1 chambre parentale (en mezzanine) à laquelle on
accède par un escalier métallique avec des marches en chêne rappelant celles
d'un bateau, dans cette chambre, une table à langer signé Charlotte Perriand
(qu’elle a conçu après livraison des appartements, car elle s’est rendu compte
que cela manquait), et une salle de bain avec baignoire, bidet et lavabo;
Deux chambres d’enfants avec bibliothèque intégrée, dressing et lavabo.
Leur douche se trouve sur le palier avec beaucoup de rangements.
Les 2 chambres sont séparées par une grande cloison coulissante dont les faces
recouvertes d'ardoisine servent de tableau noir aux enfants; Fermée elle assure
l'intimité de ses occupants, ouverte elle agrandit l'espace qui se transforme en
terrain de jeu;
Ces appartements n’ont pas remporté un franc succès en 1950. Trop modernes,
et pourtant à l’époque c’était assez rare d’avoir une salle de bain, de l’eau courante
ou une cuisine équipée. Cette ville à étages avec des rues commerçantes, un hôtel,
une crèche, une salle de sports… n’étaient pas dans les habitudes des Marseillais.
Le "Toit terrasse" dernier niveau de la "Cité radieuse" accueille toujours une école maternelle;Enfin, il offre un espace de détente avec bassin pour les enfants, aires de jeux et scène abritée par un mur brise-vent pour spectacles en plein air. On y trouve aussi les cheminées d'aération et la tour des ascenceurs, le tout restant très esthétique!
Ce fut un beau voyage dans l'univers du Corbusier car ce bâtiment remarquable par sa conception, sa finalité d'unité d'habitation est révélateur d'un nouvel esprit précurseur de l'habitat dans les grandes villes! Pendant 2h avec notre guide, nous avons découvert cet immeuble devant lequel on passe régulièrement lorsqu'on habite les quartiers Sud et qu'on ne connaissait pas pour ce qu'il est; Ce fut une super découverte comme une super journée avec le matin la visite du "Stade Vélodrome"!
Merci à Monique et Nicole pour l'organisation de cette journée!
L’immeuble est décrit par ses habitants comme « extraordinaire, impressionnant, génial ». Ce dont ils se souviennent le plus, ce sont les immenses jardins, les arbres, la clarté (pas de vis à vis et du soleil pour tous), les grands couloirs intérieurs qu’ils appellent des « rues » où ils pouvent faire du vélo, laisser les enfants jouer seuls. Ils revendiquent un cadre de vie agréable,facilité par tous les services collectifs: boutiques et commerces, et sur le toit, une crèche, une école maternelle, un gymnase. Il était prévu ainsi d’offrir aux familles le maximum de confort fonctionnel et toute une série de services communs : c’est une véritable ville dans la ville.
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